La déforestation et dégradation des forêts n’épargnent ni les forêts classées ni les aires protégées (réserves naturelles et parcs nationaux). Ces dernières années, des rapports et articles ont démontré l’existence de plantations de cacao dans ces zones protégées alors que la loi y interdit toute production de spéculation agricole, y compris cacaoyère. Toutefois, les données restent insuffisantes sur la production et le circuit de commercialisation de ces produits agricoles, en l’occurrence le cacao produit illégalement.
L’Observation Indépendante de la filière Cacao (OIC) a pour but de contribuer à une chaîne d’approvisionnement zéro déforestation et de production de cacao légale à travers la collecte et la publication de données crédibles, fiables et vérifiables. Avec un appui de l’ONG britannique REM, IDEF a mené des missions d’enquêtes d’OIC sur les raisons de la déforestation accélérée du Parc National du Mont Péko (PNMP) depuis janvier 2020.
La plus récente, une mission d’OIC conduite en avril 2022 dans la région du Guémon (Duékoué) permet de mieux comprendre comment le cacao illégal peut intégrer le circuit formel. Ce travail s’inscrit dans une logique de lutte contre la production de cacao dans les zones interdites à la production par la loi et conformément aux engagements des compagnies exportatrices du cacao dans le cadre de l’Initiative Cacao et Forêts (ICF).
En outre, IDEF a enquêté sur l’existence ou non de plantations de cacao à l’intérieur du parc et sur le circuit de commerciali-sation de ce cacao. Le risque que ce cacao intègre le circuit légal de commercialisation a été étudié afin de proposer des solutions pour le mitiger. Le rapport d’enquête 3 d’OIC recense des problèmes de gestion de la surveillance du parc par l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), notamment des témoignages décrivant des situations de rançonnement de
personnes dont les plantations se trouvent à l’intérieur du parc. De plus, au moins une compagnie, le groupe Cargill, se fournit en cacao auprès de coopératives de ces zones périphériques. Les partenaires de ces coopératives n’ont pourtant pas de système de traçabilité clair permettant d’écarter un risque d’achat de cacao issu du parc.

